Yoga semaine 39

Chers élèves, chers débutants,

Encore une semaine pour faire découvrir le Yoga aux nouveaux ! Leurs débuts sont prometteurs, et cela grâce aussi à nos élèves confirmés, que nous remercions pour leur patience et leur générosité en revisitant les bases avec eux.

Toutes les salles ont retrouvé leur rythme habituel. Afin de faciliter notre organisation, nous vous serions reconnaissants, chers anciens, de bien vouloir nous communiquer la date à laquelle vous prévoyez de reprendre les cours.

Je vais vous expliquer maintenant la raison pour laquelle la respiration nasale est privilégiée dans la pratique du Yoga.

La respiration par le nez

Les postures (āsana) sont des attitudes du corps traversées par le souffle et l’énergie vitale, dont la véritable maîtrise s’opère grâce au contrôle de la respiration.

Contrairement à l’idée selon laquelle la respiration viendrait simplement accompagner une posture, c’est en réalité l’inverse : chaque āsana se construit et s’organise autour du souffle, qui en est le guide essentiel. Ainsi, une séance d’āsana peut se comprendre comme une continuité de respirations conscientes et maîtrisées, les postures n’étant que le cadre qui oriente et façonne un mode respiratoire particulier. Ce travail sollicite tour à tour les trois étages de la respiration : sous-claviculaire, thoracique et abdominal.

Deux composantes essentielles de la respiration sont l’amplitude et le rythme. On peut, dans un premier temps, laisser le souffle aller et venir à son propre tempo, en se contentant de l’amplifier. Toutefois, il est essentiel de conserver à l’esprit le souffle yogique tout au long de l’exécution de l’āsana, ce qui constitue souvent la difficulté majeure. Il s’agit en particulier d’égaliser avec précision la durée de l’inspiration et celle de l’expiration. Ainsi, l’attention demeure constamment centrée sur le souffle pendant toute la tenue de la posture.

Cette méthode conduit naturellement, après quelques séances, à un ralentissement spontané du rythme respiratoire. Progressivement s’installe alors un souffle lent, souple, équilibré, puissant et subtil à la fois, qui imprègne l’organisme d’énergie et de chaleur. Plus ralentie et plus complète, la respiration gagne en efficacité : elle canalise le mental, tout en renforçant l’endurance et en facilitant la stabilité dans la posture.

L’immobilité dans la posture libère le souffle. Une respiration ample, équilibrée et consciente détend les muscles plus encore, facilite leur étirement dans l’objectif de tenir la posture sans effort, de plus en plus longtemps. Pour une bonne respiration, l’acte respiratoire nasal donnera la primauté à l’expiration complète et lente qui seule conditionnera une inspiration correcte et complète.

Les particularités aérodynamiques du nez

 La respiration physiologique est la respiration nasale ; la bouche est close, sans effort ; le contact des lèvres entre elles est léger, les mâchoires sont relâchées. Elle ne devient buccale que si un obstacle entrave cette respiration nasale. Compte tenu du diamètre plus étroit des sinus, la respiration nasale crée une pression dans les poumons pendant l'expiration, permettant aux poumons d’optimiser les échanges gazeux entre le corps humain et l'air ambiant.

  A l’inspiration, le courant d’air qui pénètre dans le nez se partage dans chaque narine en trois passages suivant la constitution des parois des cavités nasales dans le crâne qui sont composées de trois os contournés et poreux en forme d’aile d’oiseau qui font tourner les courants d’air en spirale qui frôlent les muqueuses.

 L’air est d’abord filtré, influant les organes de l’odorat avant de rejoindre les poumons. L’air est débarrassé des poussières et bactéries, l’air est conditionné, réchauffé, humidifié. L’air ainsi filtré assure une première défense immunitaire contre les agressions.

Seul le nez règle le débit et la tonalité de la respiration sur l’inspir et sur l’expir dont le contrôle s’étend à toutes les fonctions de la respiration : l’inspiration, l’expiration et la rétention (le fait de retenir la respiration).

 La perception du passage de l’air dans les narines tant à l’inspir qu’à l’expir, favorise la concentration du mental sur le processus d’absorption d’air et de prāna. Cette préhension active de l’air permet une respiration aisée, harmonieuse, apaisante et équilibrée en toutes circonstances, mais particulièrement pendant les exercices de prānayāma.

Décongestionner le nez

 Lorsqu'on respire par le nez, l'air passe dans les sinus et vient stimuler le cerveau, favorisant son bon fonctionnement. On évite ainsi toute congestion, tant des sinus que du cerveau, pour garder l'esprit clair et favoriser la concentration.

L'expression anglaise "Use it or loose it" (utilisez-le ou perdez-le) prend tout son sens à propos de la respiration par le nez. Lorsque nous prenons l'habitude de respirer par la bouche, les sinus s'encombrent et le nez se congestionne. On a alors plus de difficultés à respirer par le nez et on renforce le mauvais usage de respirer par la bouche… Un nez trop souvent bouché peut être signe d'un déséquilibre, d'une mauvaise digestion, d'allergies ou d'une accumulation de toxines.

Certains exercices de Yoga comme Kapalabhati, Bastrika ou autres, aideront à retrouver cette fonction respiratoire.

Du côté de l'Ayurveda, on dit que la congestion du nez est liée à un excès de Kapha, auquel on peut remédier par une détox, et en évitant temporairement les produits laitiers.

 Marche méditative

La prochaine fois que vous irez vous promener, essayez de respirer uniquement par le nez : c’est déjà un exercice en soi.
Pour aller plus loin, vous pouvez rythmer vos pas sur votre souffle : inspirez sur trois ou quatre pas (ou davantage, sans jamais forcer), puis expirez sur le même nombre de pas.

Cette pratique permet de marcher en silence, tout en portant votre attention sur la respiration et le mouvement, transformant ainsi la promenade en une marche méditative profondément régénérante.

C’est le principe de la marche afghane, une technique utilisée depuis des siècles par les caravaniers afghans pour parcourir de longues distances dans les montagnes, et popularisée en Occident dans les années 1980 par l’explorateur Édouard Stiegler.

Bonne pratique !

Emmanuelle et Johann Parc Jean Moulin 2025

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