Chers élèves,
Après votre initiation aux 3 Bandha, vous commencerez cette semaine l'apprentissage vers la posture de Mâha Mudrâ.

MAHĀ MUDRĀ
Parmi les nombreuses postures de Yoga, certaines ont une importance particulière. C'est le cas des Mudrā (Sceau, gestes symboliques) qui se distinguent par leur signification et utilité exceptionnelles. Un Mudrā est défini par sa posture (āsana), une respiration spécifique (prānāyāma) et des Bandha (verrouillages énergétiques).
Ils proposent des actions efficaces pour contrôler les énergies vitales du pratiquant et pour éveiller une pleine conscience auparavant latente (Kuṇḍalinī).
Māha Mudrā utilise certaines fixations intérieures (Bandha) pour améliorer la concentration et stabiliser la respiration ainsi que l'énergie vitale dans le corps. Cette posture est également décrite comme une méthode qui, avec une pratique régulière, réduit les tensions mentales et développe des capacités psychiques.
C'est une excellente posture pour préparer la position assise : elle assouplit les articulations des hanches, des genoux et des chevilles et tonifie les muscles dorsaux, tout en augmentant la conscience et la compréhension du positionnement de la colonne vertébrale utiles au perfectionnement de l’assise.
Cette posture assouplit les hanches, genoux et chevilles, tonifie les muscles dorsaux et améliore la conscience et la compréhension du positionnement de la colonne vertébrale, préparant ainsi à une assise parfaite.
Cette posture est mentionnée dans les textes fondamentaux du Hatha-Yoga, notamment la « Hatha-Yoga-Pradīpikā » (III-10). Grâce à la traduction de Tara Michaël, voici des extraits de la présentation de cette posture dans la Pradīpikā :
Cette posture est décrite dans les textes fondamentaux du Yoga, notamment la « Hatha-Yoga-Pradīpikā» (III-10). Voici des extraits traduits par Tara Michaël :
« Pressant le talon du pied gauche contre le périnée et allongeant face à soi la jambe droite, on doit tenir fermement le pied droit avec les deux mains. Ayant fermé la gorge par le Jālandhara bandha, on doit maintenir l’énergie dans une course ascendante. Ainsi la conscience/énergie qui était lovée (Kuṇḍalinī) devient éveillée. Les grandes causes de souffrance, à commencer par la peur de la mort, sont détruites par cette Mudrā ».

Māha Mudrā est une pratique majeure. Elle figure parmi les dix Mudrā décrites dans « Hatha-yoga Pradîpikā », consacré à l’éveil de la conscience/énergie. Elle permet de sceller le souffle et la vigilance à l’intérieur du corps, tout en stimulant la grande circulation des énergies du bas du corps vers le haut, du périnée jusqu’au sommet du crâne.
La posture d'étirement de la colonne vertébrale nécessite une technique précise et rigoureuse. Sa pratique implique le contrôle des trois principales fixations de l'attention corporelle : Jālandhara bandha (la fixation de la gorge), Mūla bandha (la fixation de la racine) et Uddīyāna bandha (l'envol viscéral). Ces Bandha doivent être associés à une maîtrise parfaite du souffle. Cette synergie permet une poussée intérieure significative de l'énergie vitale du bassin vers le cerveau, illustrant le passage de la conscience du monde physique vers l'éveil spirituel, via l'alignement des chakras, les centres de l'énergie vitale.
Māha Mudrā recherche l'équilibre des polarités symbolisées par le couple Lune/Soleil et qui représentent toutes nos dualités physiques et énergétiques, notamment les aspects féminins et masculins présents en chacun de nous. Cette pratique complexe et efficace favorise une concentration profonde, recentre les énergies du pratiquant et développe la vigilance et l'acuité de conscience.
Effets :
Incluant les 3 bandha, Mahā mudrā reprend leurs effets, résumés ci-dessous :
· Réduit les raideurs du rachis
· Corrige et redresse les courbures : cervicale, dorsale et lombaire
· Tonifie la musculature de l’ensemble du rachis et du psoas
· Améliore et régule la circulation sanguine entre le tronc et la tête
· Améliore l’ouverture thoracique, la capacité ventilatoire et donc la respiration
· Aide à réduire le prolapsus du périnée
· Aide à contrôler la tension artérielle
· Équilibre le fonctionnement de la thyroïde, de la parathyroïde et celui du système nerveux
· Favorise la régulation du système immunitaire et de là, celle du cycle menstruel
· Affine la perception sensorielle
· Aide à contenir l’essence de toutes nos sensations
· Favorise la clarté de la perception et de la vision
· Peut aider pour certaines difficultés sensorielles : acouphènes, problèmes de vision…
· Améliore la conscience de notre corps et la concentration mentale
· Permet le retour de prāna dans suṣumṇa donc l’intériorité et la concentration
· Optimise en profondeur le rééquilibrage, le centrage
· Stabilise l’état de paix profonde
Contre-indications :
. Grossesse
. Inversion de courbure cervicale
. Spondylose cervicale
. Cyphose dorsale importante
. Certaines tensions et douleurs cervicales, dorsales et lombaires
. Ulcère à l’estomac ou aux intestins
. Hernie hiatale et troubles intestinaux
. Difficultés respiratoires et circulatoires importantes
. Hypertension artérielle et cardiopathie
. Forte tension sur la musculature antérieure du tronc
. Certaines céphalées importantes
. Troubles psychiques : anxiété, etc.

Au niveau du corps d’énergie, dans ce Mudra l'énergie cosmique Kuṇḍalinī se redresse comme un serpent. Elle a pour fonction de purifier le réseau de tous les nāḍī (canaux d’énergie), en éliminant les kleśā (prononcer Klesha) (les excès d'ego, de peur, etc.). Elle équilibre également le côté solaire (Piṅgalā à droite) et le côté lunaire (Iḍā à gauche). Le réveil de la Kuṇḍalinī permet au pratiquant de sortir de l'ignorance et de chercher à « vaincre la mort ».
Pour aller plus loin dans la compréhension des kleśā, Consultez la vidéo ci-dessous en cliquant sur le lien « Les 5 kleśa : les causes de la souffrance d’après le Yoga ». Pankaj Saini exprime clairement ce concept de la philosophie du Yoga : https://youtu.be/ayYkm0dewNs
Avec l'aimable accord du blog « Yoga Laboratorium », je vous transmets également l'article complet sur les klesha : https://yogalaboratorium.com/klesha-les-causes-de-la-souffrance-dapres-yoga/
Je reprendrai tous ces grands concepts dans les futurs stages que nous organiserons.

Symbole de la Kuņdalinī, les 2 serpents représentant Idā et Piṅgalā autour de Suṣumṇā (prononcer Sushumna) et les ailes représentant le déploiement de l'âme par son ascension.
Je vous souhaite une excellente pratique !
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